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vendredi 19 juin 2009

Poèmes en marchant

Nous marchons dans la campagne. L'inspiration vient. Pour nous occuper nous faisons ce qu'on a appelé des "poèmes en marchant". Ma belle-mère commence par dire un mot : Masure (Je prends l'exemple du poème ci dessous). Nous marchons. L'inspiration vient. Sans trop réfléchir, j'entonne le mot rouge, qui me passe complètement par la tête. Nous marchons. Mon père continue en ajoutant le mot au. Nous continuons toujours de marcher, et mon frère prononce le mot crépitant... Bon, vous avez sans doute compris. On ajoute des mots à la suite, mais attention, on ne doit pas réfléchir quand on prononce un mot... c'est pour ça qu'il faut marcher pour faire ce jeu. Si on ne marche pas, ça ne marche pas. J'ai essayé... il faut quand même que ça est du sens. Et à la fin, ça fait un très joli poème. On peut aussi le faire avec des syllabes. Voici des exemples de poèmes ci-dessous :

Masure rouge au crépitant germe d’or, éclate dentier crochu pourri ! chaque jour le soleil balaie les lumières urbaines de la vie et du vent froid. Quoi ? quel désastre ! les enfants ne peuvent plus chanter ni danser lalala, l’ange rit de bon cœur sous la pluie fraîche, sème le bonheur, fauche le blé, mordent-ils ? abandon de la vie fugace, pourquoi ?


Table servie plateaux de fruits et de légumes d’or d’argent et de bohème qui se regardent dans la mer et qui s’embrassent très tendrement en silence.

Si la nuit des sonneries me flattent ou me bercent, vais-je en temps voulu connaître l’eau de la peau de l’oiseau frit à la poêle ? réveille-toi Rémi ! toi qui gît ici là dans l’ombre, sur le tapis des souris, tout sale… sache que moi seulement je ne veux pas.

Lampe lampadaire frisonne ma moitié d’oiseau coloré et puant de vers grouillant tout verts et bleu ciel de la vierge Marie, je crie que j’en ai marre d’elle et de sa sœur, quel nom déjà ? je crie son nom Élisabeth, reviens ici là et maintenant tout de suite ! ton débardeur tombe, tes seins jaillissent, c’est dégueulasse ! rentre dans la chambre froide, mets ta robe rouge et tes collants, putain !

Mais il ne pleut plus maintenant, viens avec moi sous la véranda pour bercer mon gitan et mon éléphant. Le printemps est dans la merde fraîche qui étonne les endormis et les oranges vermoulues.

Mouchoir de papier, envole-toi et tombe, avant la nuit glacée de février, dans la neige blanche comme la chaleur des oiseaux merveilleux d'une eau claire si bleutée qu'on dirait du silence.

Barbarie troussant je passe et je repasse ton jupon de feuilles, j’effeuille doucement ta main. Une larme sur ma paupière de lierre, le nouvel an passe. Cling, le givre fond…

Chevaux verts oh pâturages verdis. Tu chantes la polka polonaise portugaise Bomdia ! Tu m'éblouis le jour et la pomme croquante sur l'arbre devant la fenêtre ouverte. Tu m'appelles, "Raphaëlo, viens par là ! Je t'aime tellement Raphaëlo !" Le soir il pleut souvent et un animal rouge galope, c'est l'esprit de ton père.

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