Quoi de plus beau de vivre dans un monde fait de choses transparentes ? L'Art, la musique, l'écriture, la littérature, le cinéma, la photographie sont là pour éclairer l'avenir, alors profitons en et vivons pleinement notre vie !

*Sauf mention contraire, les photos et les textes sont de moi, merci de respecter les droits d'auteur et de ne pas les voler.*

samedi 31 décembre 2011

Pensées nocturnes.

(DeviantArt)

C'est étonnant comment la justesse des mots vient dans la nuit, dans une nuit de nouvel an ravagé par la guerre, à l'allure d'une fée qui se tient planté droit comme un clou avec un fusil qui lui tord sa petite taille de guêpe. C'est étonnant comment la nuit est pure ce premier janvier 2012, un dimanche et c'est le silence immaculé de bruit, juste un bourdonnement dans mes oreilles. J'ai froid dans ma petite chambre blanche. Il fait nuit, je suis seule et j'ai froid. Il est 5h56 et le monde ne s'est pas encore réveillé de son orgie de fête. C'est comme si tout était normal. La terre ne s'est pas retourné sur elle même, a gardé sa place de reine dans l'univers illuminant. Ma pensée est claire. Mon ventre se tortille à l'intérieur de moi, se fait des répétitions constante pour un certain spectacle qu'il m'a dit de faire demain. Demain, c'est aujourd'hui, ou plutôt demain, le lundi ou tout le monde dort encore pour attendre la rentrée. Il est 6h maintenant. 6h et le temps passe comme de la pluie, fine, si fine qu'on ne la voit pas passer se dégourdir les jambes. Je ne comprenais pas cela quand j'étais petite. Je croyais que le jour se finissait quand on allait se coucher, plongé dans les rêves en transparences qui ne me quittent toujours pas. Je croyais que le jour changeait au moment où l'on se réveillait, abrutis par des rêves abstraits. Je ne savais pas que les jours s'arrêtaient à minuit, qu'à minuit tout recommençait, encore et encore successivement jusqu'à n'en plus finir. Combien y aura-t-il de jours dans une vie ? Combien y aura-t-il de minuits passés dans le monde ? On ne le sera jamais. Il y a une infinité de choses qu'on ne sera jamais. Comme la philo. Toutes ces questions de philo que nous nous posions quotidiennement. Ces questions dont nous ne connaitrions jamais l'absolu vérité. Pourquoi vouloir connaître sans arrêt la vérité absolu, pourquoi vouloir bâtir des montagnes d'or alors que l'on est bien petits face à ce monde qui nous entoure. Typique de l'être humain ça, la domination. Il ira jusqu'à dominer le monde un jour. Je n'espère pas cela. Quoi de plus con que l'être humain. Quoi de plus con comme animal au monde que l'homme, ce mammifère dénué de poil mais qui possède néanmoins un esprit et un cerveau pour bâtir des montagnes d'or, ce que les autres n'ont pas. Et voilà que moi, lancé dans un élan, je commence à parler d'animaux à 6h17 du matin. Je ne m’arrange pas. Je peux toujours éteindre mon ordinateur et aller me coucher pour cesser cette furieuse envie philosophique, car de la philo, en somme, j'en fait au lycée donc c'est parfait. Bonne nuit petit monde. Et bonne année.

Déclaration d'amour.


J'aimerais écrire comme toi Christian Bobin. Je ne sais pas. Je n'y arrive pas. J'ai les oreilles bouchées et la gorge sèche. Je connais l'écriture des mots, je sais comment les prononcer, quel goût ils provoquent dans la bouche. Mais quand je te lis, Christian Bobin, je ne peut m’empêcher de savourer la beauté de tes mots, la valeur de tes paroles faites sur le papier blanc. Et ça me fait pleurer des fois. Quand j'ai lu La femme à venir il y avait eu à ce moment un passage tellement triste et tellement beau que je me suis effondré en larmes, à chaudes larmes. C'est tout moi ça. Des larmes de tristesse ou de bonheur, je ne sais pas. En tout cas ce que je sais c'est que je t'aime, pas toi non, je ne te connais pas personnellement et puis j'imagine que tu es bien trop vieux pour ma petite personne. Non. J'aime tes livres. Leur odeur quand on ouvre les pages, leurs couvertures belles et parfaites. Des photos en noir et blanc, toujours. Tu aimes les photos en noir et blanc, dis. Je n'ai pas lu tous tes livres. Je suis bien loin d'avoir lu tous tes livres. J'ai commencé par Une petite robe de fête, c'est comme ça que je t'ai découvert, je ne te connaissais point. Je t'ai découvert, là, avec Une petite robe de fête que j'avais pris un peu au hasard, ou peut-être à la vue de la très belle photo en noir et blanc d'une petite fille sous la neige qui ornait la couverture d'un livre de poche. Le tiens. Je n'ai pas été immédiatement envoûté par ton charme. J'ai lu pour attendre et quand on lit pour attendre, la lecture n'est pas notre objectif, on ne se dit pas "Tiens voilà, j'ai choisi ce bouquin là précisément et je vais le commencer là, tout de suite, j'ai du temps devant moi". Non. Quand on attend quelque chose ou quelqu'un, on lit pour attendre, pour se divertir, pour ne pas s'ennuyer. Bref. J'ai pris ton livre Christian Bobin, car il n'était pas bien épais, parfait quand on a l'objectif d'attendre. Alors je me suis lancé, partiellement, je me suis laissé embarqué en surface, sans trop écouter les mots qui défilaient devant mes yeux. Ce livre, c'était pour divertir, un passe-temps comme tant d'autre. Mais les livres ne sont pas des passe-temps, surtout les tiens cher Bobin. Les livres sont plus que ça. Je l'ai quand même embarqué chez moi, ton livre, avec la promesse de le rendre au plus vite, il n'est pas bien gros. Je l'ai lu, des petits textes brefs par ci par là, des petites nouvelles. J'ai lu et en rentrant chez moi, mieux concentré à rivaliser avec les mots, je me suis laissé plongé dans les abîmes d'une poésie pure et belle, chantante et délicate, comme le printemps la première fois qu'il montre ses bourgeons. Christian Bobin, tu m'as enivré. Et quand j'ai appris que ma génitrice avait un petit parquet de tes livres dans sa bibliothèque, la joie est montée en moi.
Je t'aime Christian Bobin, car je crois bien que mon écriture se rapproche de la tienne, et ceci est loin d'être une vantardise. Quand une telle chose se produit, n'est-on pas immédiatement atteint de cette maladie qu'on appelle le bonheur et que nous connaissions tous, même les plus démunis ? Je t'aime Christian Bobin, parce que tes livres me ressemble, me font écho à moi même. N'est ce pas ça un bon livre ? Un livre qui touche droit au cœur, au plus profond de nous même ? C'est cela que je ressent avec tes livres, et en te lisant, j'ai l'impression qu'on est sur la même longueur d'onde tout les deux. N'est-ce pas étrange ? N'est-ce pas merveilleux ? Si, c'est merveilleux. Voilà. Je vais tourner la page. Je vais te laisser à ton repos et lire tes livres que je ne connais point. Autoportrait au radiateur m'a profondément parlé. Tout le monde est occupé est si beau. Isabelle Bruges est du nutella qu'on savoure délicatement à la petite cuillère. La femme à venir est tout simplement sublime et magnifique et restera mon préféré. Je te l'ai dit, je n'en ai pas lu beaucoup de tes livres. Mais ils m'enivrent déjà. La magie de l'écriture.
Juste une chose : j'aimerais que tu écrives plus de romans. Les romans sont entier, gros et gras dans leur profondeur de livres. Le problème des petits textes c'est qu'à peine commencés la fin est déjà là. On n'a même pas le temps de s'accrocher aux mots. Et toi, Christian Bobin, tu aimes les petits textes. Partout des bouts de mots peuplent tes livres.
Mais là ne sont que des paroles d'une écrivaine en herbe qui n'a même pas fini de grandir. Continue d'écrire et ne t'arrête pas. Jamais. Jusqu'à ce que mort s'en suive. C'est cela les artistes.

"Un vrai livre, c'est toujours quelqu'un qui entre dans notre solitude.
"

Toi, tu es un vrai livre Christian Bobin.

vendredi 30 décembre 2011

Une bouche d'égoût me bloque le passage.

Courir à perdre la raison, c'est toute une histoire. Il faut savoir penser, agir d'une façon telle qu'elle serait improbable aux yeux de tous, et vomir, vomir la joie de courir sur une terre qui est nôtre, sur un sol devenu maculé par notre propre déjection. Je suis sale. Je cours la nuit, je me réveille le matin. Je suis sale. Sale des songes qui envahissent mon cœur. Alors la vie continue de couler sans qu'elle n'est rien demandé à personne - c'est propre de la vie ça, personne ne lui dit d'arrêter sa cadence, elle n'écoute pas, elle n'en fait qu'à sa tête. En courant sur le gravier, la vie ne m'a pas rappelé à mon devoir. J'ai continué de courir, la vie a continué d'avancer. Sans s'arrêter.

mercredi 21 décembre 2011

C'est mieux ainsi.

dimanche 4 décembre 2011

La femme heureuse.


Elle était seule avec son sourire, regardant dans un cercle imperceptible. Peut-être était-ce un hublot qui entourait son visage souriant. Elle était heureuse. Elle pensait à quelque chose de drôle, à un bout de son existence cloitré dans une vie dont elle n'arrivait pas à se sortir. C'est difficile quand t-on est une femme de cinquante ans, qu'on a vécu toute sa vie la même chose, le même métier de couturière qui l'enfermait en elle-même. Ses cheveux poivre-sel laissaient facilement deviner son âge, les rides s'écartelant en travers de son visage, prenant de l’ampleur jusqu'à devenir vieille, si vieille que les os ne seront plus que des bouts flasques dans la nuit, et la peau raidie, détendue par les années passées à vivre. Elle avait cinquante ans, elle ne pensait pas à sa vieillesse, elle était heureuse, elle avait un mari, des enfants, et la ménopause n'était pas encore apparue. Elle était restée fraîche en couturière désœuvrée. Elle rigolait à la vue de son amie qui l'a prenait à travers son objectif sophistiqué. Elle n'osait pas regarder le petit oiseau qui s'était envolé avant même que son regard se soit posé sur l'appareil. Elle n'aimait pas les photos. Elle n'aimait pas les regards de quelconques observateurs. Alors elle baissait la tête, le visage hilarant en contemplant ses pieds. C'était mieux ainsi.

samedi 3 décembre 2011

Une page qui tourne.

Le 7 septembre. Il y a 87 jours.


C'est marrant la vie. Du jour au lendemain, on se retrouve transporté dans une nouvelle vie, sans que l'on est rien demandé à personne. C'est marrant la vie, elle peut changer comme ça du jour au lendemain, nous avec.
Et quand l'on change comme ça, en trouvant notre existence pleine de bonheur, on regarde en arrière et l'on se rend compte que derrière nous, notre vie était la plus pourrie du monde. Maintenant, étonnamment surpris, on s’aperçoit que se qu'on vit là n'est rien que le début du bonheur. Un avant goût. Une merveilleuse page qui s'est tournée en chassant le passé plein d'ennui. Ceci n'est pas de l'amour, ceci n'a rien à voir avec l'amour, je connais très mal ce sujet, je ne pourrais vous dire. Ceci est simplement une nouvelle vie.

Une page qui tourne.