Quoi de plus beau de vivre dans un monde fait de choses transparentes ? L'Art, la musique, l'écriture, la littérature, le cinéma, la photographie sont là pour éclairer l'avenir, alors profitons en et vivons pleinement notre vie !

*Sauf mention contraire, les photos et les textes sont de moi, merci de respecter les droits d'auteur et de ne pas les voler.*

samedi 31 décembre 2011

Déclaration d'amour.


J'aimerais écrire comme toi Christian Bobin. Je ne sais pas. Je n'y arrive pas. J'ai les oreilles bouchées et la gorge sèche. Je connais l'écriture des mots, je sais comment les prononcer, quel goût ils provoquent dans la bouche. Mais quand je te lis, Christian Bobin, je ne peut m’empêcher de savourer la beauté de tes mots, la valeur de tes paroles faites sur le papier blanc. Et ça me fait pleurer des fois. Quand j'ai lu La femme à venir il y avait eu à ce moment un passage tellement triste et tellement beau que je me suis effondré en larmes, à chaudes larmes. C'est tout moi ça. Des larmes de tristesse ou de bonheur, je ne sais pas. En tout cas ce que je sais c'est que je t'aime, pas toi non, je ne te connais pas personnellement et puis j'imagine que tu es bien trop vieux pour ma petite personne. Non. J'aime tes livres. Leur odeur quand on ouvre les pages, leurs couvertures belles et parfaites. Des photos en noir et blanc, toujours. Tu aimes les photos en noir et blanc, dis. Je n'ai pas lu tous tes livres. Je suis bien loin d'avoir lu tous tes livres. J'ai commencé par Une petite robe de fête, c'est comme ça que je t'ai découvert, je ne te connaissais point. Je t'ai découvert, là, avec Une petite robe de fête que j'avais pris un peu au hasard, ou peut-être à la vue de la très belle photo en noir et blanc d'une petite fille sous la neige qui ornait la couverture d'un livre de poche. Le tiens. Je n'ai pas été immédiatement envoûté par ton charme. J'ai lu pour attendre et quand on lit pour attendre, la lecture n'est pas notre objectif, on ne se dit pas "Tiens voilà, j'ai choisi ce bouquin là précisément et je vais le commencer là, tout de suite, j'ai du temps devant moi". Non. Quand on attend quelque chose ou quelqu'un, on lit pour attendre, pour se divertir, pour ne pas s'ennuyer. Bref. J'ai pris ton livre Christian Bobin, car il n'était pas bien épais, parfait quand on a l'objectif d'attendre. Alors je me suis lancé, partiellement, je me suis laissé embarqué en surface, sans trop écouter les mots qui défilaient devant mes yeux. Ce livre, c'était pour divertir, un passe-temps comme tant d'autre. Mais les livres ne sont pas des passe-temps, surtout les tiens cher Bobin. Les livres sont plus que ça. Je l'ai quand même embarqué chez moi, ton livre, avec la promesse de le rendre au plus vite, il n'est pas bien gros. Je l'ai lu, des petits textes brefs par ci par là, des petites nouvelles. J'ai lu et en rentrant chez moi, mieux concentré à rivaliser avec les mots, je me suis laissé plongé dans les abîmes d'une poésie pure et belle, chantante et délicate, comme le printemps la première fois qu'il montre ses bourgeons. Christian Bobin, tu m'as enivré. Et quand j'ai appris que ma génitrice avait un petit parquet de tes livres dans sa bibliothèque, la joie est montée en moi.
Je t'aime Christian Bobin, car je crois bien que mon écriture se rapproche de la tienne, et ceci est loin d'être une vantardise. Quand une telle chose se produit, n'est-on pas immédiatement atteint de cette maladie qu'on appelle le bonheur et que nous connaissions tous, même les plus démunis ? Je t'aime Christian Bobin, parce que tes livres me ressemble, me font écho à moi même. N'est ce pas ça un bon livre ? Un livre qui touche droit au cœur, au plus profond de nous même ? C'est cela que je ressent avec tes livres, et en te lisant, j'ai l'impression qu'on est sur la même longueur d'onde tout les deux. N'est-ce pas étrange ? N'est-ce pas merveilleux ? Si, c'est merveilleux. Voilà. Je vais tourner la page. Je vais te laisser à ton repos et lire tes livres que je ne connais point. Autoportrait au radiateur m'a profondément parlé. Tout le monde est occupé est si beau. Isabelle Bruges est du nutella qu'on savoure délicatement à la petite cuillère. La femme à venir est tout simplement sublime et magnifique et restera mon préféré. Je te l'ai dit, je n'en ai pas lu beaucoup de tes livres. Mais ils m'enivrent déjà. La magie de l'écriture.
Juste une chose : j'aimerais que tu écrives plus de romans. Les romans sont entier, gros et gras dans leur profondeur de livres. Le problème des petits textes c'est qu'à peine commencés la fin est déjà là. On n'a même pas le temps de s'accrocher aux mots. Et toi, Christian Bobin, tu aimes les petits textes. Partout des bouts de mots peuplent tes livres.
Mais là ne sont que des paroles d'une écrivaine en herbe qui n'a même pas fini de grandir. Continue d'écrire et ne t'arrête pas. Jamais. Jusqu'à ce que mort s'en suive. C'est cela les artistes.

"Un vrai livre, c'est toujours quelqu'un qui entre dans notre solitude.
"

Toi, tu es un vrai livre Christian Bobin.

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