Quoi de plus beau de vivre dans un monde fait de choses transparentes ? L'Art, la musique, l'écriture, la littérature, le cinéma, la photographie sont là pour éclairer l'avenir, alors profitons en et vivons pleinement notre vie !

*Sauf mention contraire, les photos et les textes sont de moi, merci de respecter les droits d'auteur et de ne pas les voler.*

mercredi 24 août 2011

Un petit bout d'enfance dans une si grande clarté.


Juste un rien dans cet univers terrestre. La petite fille regarde la vie de ses yeux clairs et lumineux, en se demandant pourquoi, pourquoi le destin l'a mise ici, dans cette vie bien trop grande pour sa petite taille de guêpe. La petite fille regarde, les alentours ne font pas de bruit : le silence du dehors chuchote comme la nuit, tel un bourdonnement d'abeille quand la vie montre encore ses jolis pieds colorés. La petite fille regarde le dehors, l'immense espace de terre qui s'étend devant elle, ses grands yeux colorés, trop grand ouvert sur un monde qu'elle ne devrait pas connaître. Ses yeux s’illuminent, s'étirent et s'élancent dans un univers humide et friable rempli de découverte, telle une minuscule aventurière de cinq ans, découvrant un monde inépuisable de curiosité. Sa petite robe cerise volette dans l'atmosphère qui l'entoure, et la fillette ne cesse de contempler le dehors du monde.

- Suzie !!!

La fillette ne bouge pas, plongé dans ses rêves qui flottent en bulles d'airs dans sa tête remplie de rêves d'enfants.

Tu risques de souffrir petite fille, quand tu vas t’apercevoir que l'enfance, ce n'est pas pour toujours, que l'innocence est friable et qu'il faut avoir la tête dure si on veut devenir grand, plus tard, comme tes parents.
J'aimerais sortir ses mots de ma bouche fermée à clé, mais mes mains restent fixées sur la feuille de papier brunie par les âges.

Une grande dame se penche vers la petite fille, elle déploie son inquiétude sur l'innocent petit bout de fleur, possédant des yeux trop grand pour une si belle petite rose.
Pendant qu'elle se retourne du paysage illuminant, les rêves de la fillette s'écrasent sous les pas énergiques de la dame qui se tient à ses côtés.

Un rien friable


"Petite fille, tu as couru pendant tes quatre premières années sur la Terre maternelle, puis cette Terre s'est ouverte, effondrée d'un seul coup, et il t'a été donné d'apprendre l'essentiel : que le fond de cette vie terrestre n'est pas sûr, qu'il est friable, mouvant, instable. C'est une bonne découverte mais elle est venue pour toi un peu tôt. Nous avons besoin de nous tromper avant d'accéder à la vérité. Nous avons besoin de croire à l'éternité de ceux qui nous aiment pour grandir et un jour comprendre, sans en être détruit, que cette éternité-là est mensongère, et qu'il nous faut désormais aimer sans rien attendre de l'amour - hors la joie présente qu'il donne, avec quoi il se confond."

Christian Bobin

Christian Bobin, si tu savais, je ne te comprends que trop bien...