Quoi de plus beau de vivre dans un monde fait de choses transparentes ? L'Art, la musique, l'écriture, la littérature, le cinéma, la photographie sont là pour éclairer l'avenir, alors profitons en et vivons pleinement notre vie !

*Sauf mention contraire, les photos et les textes sont de moi, merci de respecter les droits d'auteur et de ne pas les voler.*

lundi 12 mars 2012

Un pas de plus et c'est fini.

(DeviantArt)

Elle marche la tête haute, la vie défilant devant ses pas meurtries par la vie. Elle attendait quelque chose d'autre. Un pas. Une phrase. Des mots prononcés à la va-vite. Elle ne sait plus quoi penser. Elle regarde l'asphalte qui se dresse, luisante sous ses pieds. Elle n'a plus envie de mentir. Elle n'a plus envie d'être le mal pour les autres qui ne voient en elle que le diable. Ses pieds avancent. Sa fureur grandit. Elle ne sait plus qui elle est. Cela reviendra. Pour l'instant, il suffit d'écraser la vie d'un mouvement de pas précipités. C'est ce qu'elle fait. Ses pas sont aussi lourds qu'un crâne humain écrasé sur le trottoir incandescent.
Elle ne savait pas avant. Avant qu'il soit venu, qu'il lui est dit. Qu'il est prononcé ces mots. Elle ne savait pas. Elle n'aurait pas su. Si tout cela ne serait arrivé, elle n'aurait jamais su. Mais ce n'est pas comme ça que ça se passe. C'est arrivé. Et elle marche. Elle marche en écrasant la vie sous ses pas. Cela fait du bien. Cela refoule les larmes qui coulent de ses yeux. Son mascara qui descend progressivement, dessinant des larmes souillées de noir. Elle laisse faire. Elle laisse le temps continuer sa course. Mais pas ses pas, non, ses pas sont autre chose, ses pas s'occupent du temps.
Son visage est souillé par la vie trop précieuse qui est venu la chercher à un moment mal tombé. Elle jure. Ses talons écrasent le sol, provoquant un claquement régulier qui rythme ses pas, qui eux vont vite, si vite pour écraser la vie d'un coup de colère. Elle aurait pu savoir. Savoir que la vie est terrifiante, qu'on échoue à chaque fois qu'on y met un pied. Elle est naïve. Son cœur se déchire. Il y a bien longtemps que son cœur s'est déchiré, depuis qu'elle a compris que la vie n'est pas ce qu'elle croyait, qu'elle est cruelle, si cruelle pour une petite fille comme elle. Ce n'est plus une petite fille. Elle a trente ans et ses pas fracassent le sol comme si elle avait voulu détruire la vie qui se tient à ses pieds. Cette vie qui n'est pas une vie, qui n'existe pas, qui n'est que du béton sous ses pas crevés d'avoir trop marché. Ça t'apprendra à être si naïve, elle se dit.
Il avait dit. Il avait prononcé ces mots sortis de sa bouche. Sa bouche qui était dès lors si sensuelle. Maintenant, plus rien. Le temps continue sa course folle sans que personne n'est su quoi que se soit. Comme si elle était seule au monde. Comme si personne ne l'avait interrompu dans ses pas saccadés. C'est ce qui se passe. Personne qui ne l'a retient, aucune main sur son épaule. Il n'y a rien qui ne l'empêche d'avancer. Elle est libre de sa vie. Elle a trente ans, elle n'est plus la petite fille qu'elle a un jour été. Elle doute parfois. Elle n'est pas sûre. Elle a trente ans, elle vit sa vie, elle est seule, additionnant les hommes qui se succèdent pour ensuite la rejeter, toujours. Elle a trente ans mais parfois c'est comme si elle en avait neuf, neuf petites lueurs pour lui dire qu'elle est seule sans personne à l'horizon, qu'elle est seule dans cette vie bien trop grande pour ses pas de petite fille. Parfois, elle ne sait pas, elle est perdue, complètement perdue dans cette vie qui lui crie à l'aide. Elle a neuf ans. Alors elle marche. C'est comme ça qu'elle refoule son mal-être.
Mais celui-là, cet homme, elle n'avait pas vu venir ses mots. Elle s'était attachée à lui.
Elle se répète cette phrase, cette seule phrase sortie de sa bouche, à lui.
Il l'avait dit comme ça, d'une voix claire, distincte, sans intonation particulière. Il l'avait dit d'un ton neutre qui ne voulait rien dire de particulier. Il l'avait dit et elle était restée sans comprendre, anéanti par ces quelques mots.
Marie, je suis homosexuel.
Ces quelques mots pourtant si puissants.
Elle était restée sans voix. Avait fait demi-tour, les larmes commençant à couler de ses yeux. Avait marché. Aussi vite que le temps. Et cela continuait. Jusqu'à ce que la fatigue prenne le dessus.

mardi 6 mars 2012

Donne-moi quelque chose qui ne meurt pas.


C'est tout blanc. Ou tout noir. Parfois, on ne sait plus quoi penser, alors on arrête. Nos idées se fixent dans nos têtes et on reste là, incompréhensifs à la vie, impuissants. Nous sommes des êtres humains. Nous sommes faibles. Nous restons là à projeter une vie qu'on ne vivra jamais, on rêve en ne se rendant pas compte de la réalité. Nous vivons dans nos têtes, des bons à rien qui ne savent même plus comment faire pour vivre. Alors la seule idée qu'on a trouvé c'était d'imaginer. Imaginer quoi ? La réalité ne sera jamais comme nous l'avons rêvé. Elle change tout le temps. C'est un leurre. Une idée folle qui nous bousille les membres de la tête aux pieds. Et c'est cela pour tout le monde. Alors pour oublier on écrit. L'écriture qui remplie le cadre blanc au fur et à mesure qu'avance les mots. On écoute la voix perçante d'Eminem qui bouscule tout sur son passage, la musique qui halète tellement elle sue. C'est mal. C'est mal de s'enfermer dans les rêves. Il faut vivre pour comprendre. Les morts, eux, ne comprennent pas.
Ce vider de ses tripes pour se rouler dans la farine, c'est simple. Alors nous finirons bien par arracher nos derniers filaments de vie de nos corps décharnés pour qu'il n'y est plus rien. Seulement la mort et du sang qui jailli de nos tripes meurtries. Nous deviendrons des meurtriers. Nous nous abreuveront du sang des autres, pour survivre. Il n'y a que ça qui compte, et nous le savons tous. Manger du sang n'est pas si affreux que ça. Il suffit d'y croire. Et le goût du métal apparaitra dans nos bouches pleines de saveurs. Nous nous acharneront sur des corps morts de vie. Et nous leur reprendront cette existence qui leur était si chère. Ce sera simple. Si simple. Il suffit juste d'y croire et nous aurons le droit à tout.
Mais s'il te plaît, ne meurt pas d'avoir trop vécu. La vie est peut-être belle finalement, non ? Je ne sais pas. Je n'en sais rien. Aide-moi.