Quoi de plus beau de vivre dans un monde fait de choses transparentes ? L'Art, la musique, l'écriture, la littérature, le cinéma, la photographie sont là pour éclairer l'avenir, alors profitons en et vivons pleinement notre vie !

*Sauf mention contraire, les photos et les textes sont de moi, merci de respecter les droits d'auteur et de ne pas les voler.*

samedi 31 décembre 2011

Pensées nocturnes.

(DeviantArt)

C'est étonnant comment la justesse des mots vient dans la nuit, dans une nuit de nouvel an ravagé par la guerre, à l'allure d'une fée qui se tient planté droit comme un clou avec un fusil qui lui tord sa petite taille de guêpe. C'est étonnant comment la nuit est pure ce premier janvier 2012, un dimanche et c'est le silence immaculé de bruit, juste un bourdonnement dans mes oreilles. J'ai froid dans ma petite chambre blanche. Il fait nuit, je suis seule et j'ai froid. Il est 5h56 et le monde ne s'est pas encore réveillé de son orgie de fête. C'est comme si tout était normal. La terre ne s'est pas retourné sur elle même, a gardé sa place de reine dans l'univers illuminant. Ma pensée est claire. Mon ventre se tortille à l'intérieur de moi, se fait des répétitions constante pour un certain spectacle qu'il m'a dit de faire demain. Demain, c'est aujourd'hui, ou plutôt demain, le lundi ou tout le monde dort encore pour attendre la rentrée. Il est 6h maintenant. 6h et le temps passe comme de la pluie, fine, si fine qu'on ne la voit pas passer se dégourdir les jambes. Je ne comprenais pas cela quand j'étais petite. Je croyais que le jour se finissait quand on allait se coucher, plongé dans les rêves en transparences qui ne me quittent toujours pas. Je croyais que le jour changeait au moment où l'on se réveillait, abrutis par des rêves abstraits. Je ne savais pas que les jours s'arrêtaient à minuit, qu'à minuit tout recommençait, encore et encore successivement jusqu'à n'en plus finir. Combien y aura-t-il de jours dans une vie ? Combien y aura-t-il de minuits passés dans le monde ? On ne le sera jamais. Il y a une infinité de choses qu'on ne sera jamais. Comme la philo. Toutes ces questions de philo que nous nous posions quotidiennement. Ces questions dont nous ne connaitrions jamais l'absolu vérité. Pourquoi vouloir connaître sans arrêt la vérité absolu, pourquoi vouloir bâtir des montagnes d'or alors que l'on est bien petits face à ce monde qui nous entoure. Typique de l'être humain ça, la domination. Il ira jusqu'à dominer le monde un jour. Je n'espère pas cela. Quoi de plus con que l'être humain. Quoi de plus con comme animal au monde que l'homme, ce mammifère dénué de poil mais qui possède néanmoins un esprit et un cerveau pour bâtir des montagnes d'or, ce que les autres n'ont pas. Et voilà que moi, lancé dans un élan, je commence à parler d'animaux à 6h17 du matin. Je ne m’arrange pas. Je peux toujours éteindre mon ordinateur et aller me coucher pour cesser cette furieuse envie philosophique, car de la philo, en somme, j'en fait au lycée donc c'est parfait. Bonne nuit petit monde. Et bonne année.

Déclaration d'amour.


J'aimerais écrire comme toi Christian Bobin. Je ne sais pas. Je n'y arrive pas. J'ai les oreilles bouchées et la gorge sèche. Je connais l'écriture des mots, je sais comment les prononcer, quel goût ils provoquent dans la bouche. Mais quand je te lis, Christian Bobin, je ne peut m’empêcher de savourer la beauté de tes mots, la valeur de tes paroles faites sur le papier blanc. Et ça me fait pleurer des fois. Quand j'ai lu La femme à venir il y avait eu à ce moment un passage tellement triste et tellement beau que je me suis effondré en larmes, à chaudes larmes. C'est tout moi ça. Des larmes de tristesse ou de bonheur, je ne sais pas. En tout cas ce que je sais c'est que je t'aime, pas toi non, je ne te connais pas personnellement et puis j'imagine que tu es bien trop vieux pour ma petite personne. Non. J'aime tes livres. Leur odeur quand on ouvre les pages, leurs couvertures belles et parfaites. Des photos en noir et blanc, toujours. Tu aimes les photos en noir et blanc, dis. Je n'ai pas lu tous tes livres. Je suis bien loin d'avoir lu tous tes livres. J'ai commencé par Une petite robe de fête, c'est comme ça que je t'ai découvert, je ne te connaissais point. Je t'ai découvert, là, avec Une petite robe de fête que j'avais pris un peu au hasard, ou peut-être à la vue de la très belle photo en noir et blanc d'une petite fille sous la neige qui ornait la couverture d'un livre de poche. Le tiens. Je n'ai pas été immédiatement envoûté par ton charme. J'ai lu pour attendre et quand on lit pour attendre, la lecture n'est pas notre objectif, on ne se dit pas "Tiens voilà, j'ai choisi ce bouquin là précisément et je vais le commencer là, tout de suite, j'ai du temps devant moi". Non. Quand on attend quelque chose ou quelqu'un, on lit pour attendre, pour se divertir, pour ne pas s'ennuyer. Bref. J'ai pris ton livre Christian Bobin, car il n'était pas bien épais, parfait quand on a l'objectif d'attendre. Alors je me suis lancé, partiellement, je me suis laissé embarqué en surface, sans trop écouter les mots qui défilaient devant mes yeux. Ce livre, c'était pour divertir, un passe-temps comme tant d'autre. Mais les livres ne sont pas des passe-temps, surtout les tiens cher Bobin. Les livres sont plus que ça. Je l'ai quand même embarqué chez moi, ton livre, avec la promesse de le rendre au plus vite, il n'est pas bien gros. Je l'ai lu, des petits textes brefs par ci par là, des petites nouvelles. J'ai lu et en rentrant chez moi, mieux concentré à rivaliser avec les mots, je me suis laissé plongé dans les abîmes d'une poésie pure et belle, chantante et délicate, comme le printemps la première fois qu'il montre ses bourgeons. Christian Bobin, tu m'as enivré. Et quand j'ai appris que ma génitrice avait un petit parquet de tes livres dans sa bibliothèque, la joie est montée en moi.
Je t'aime Christian Bobin, car je crois bien que mon écriture se rapproche de la tienne, et ceci est loin d'être une vantardise. Quand une telle chose se produit, n'est-on pas immédiatement atteint de cette maladie qu'on appelle le bonheur et que nous connaissions tous, même les plus démunis ? Je t'aime Christian Bobin, parce que tes livres me ressemble, me font écho à moi même. N'est ce pas ça un bon livre ? Un livre qui touche droit au cœur, au plus profond de nous même ? C'est cela que je ressent avec tes livres, et en te lisant, j'ai l'impression qu'on est sur la même longueur d'onde tout les deux. N'est-ce pas étrange ? N'est-ce pas merveilleux ? Si, c'est merveilleux. Voilà. Je vais tourner la page. Je vais te laisser à ton repos et lire tes livres que je ne connais point. Autoportrait au radiateur m'a profondément parlé. Tout le monde est occupé est si beau. Isabelle Bruges est du nutella qu'on savoure délicatement à la petite cuillère. La femme à venir est tout simplement sublime et magnifique et restera mon préféré. Je te l'ai dit, je n'en ai pas lu beaucoup de tes livres. Mais ils m'enivrent déjà. La magie de l'écriture.
Juste une chose : j'aimerais que tu écrives plus de romans. Les romans sont entier, gros et gras dans leur profondeur de livres. Le problème des petits textes c'est qu'à peine commencés la fin est déjà là. On n'a même pas le temps de s'accrocher aux mots. Et toi, Christian Bobin, tu aimes les petits textes. Partout des bouts de mots peuplent tes livres.
Mais là ne sont que des paroles d'une écrivaine en herbe qui n'a même pas fini de grandir. Continue d'écrire et ne t'arrête pas. Jamais. Jusqu'à ce que mort s'en suive. C'est cela les artistes.

"Un vrai livre, c'est toujours quelqu'un qui entre dans notre solitude.
"

Toi, tu es un vrai livre Christian Bobin.

vendredi 30 décembre 2011

Une bouche d'égoût me bloque le passage.

Courir à perdre la raison, c'est toute une histoire. Il faut savoir penser, agir d'une façon telle qu'elle serait improbable aux yeux de tous, et vomir, vomir la joie de courir sur une terre qui est nôtre, sur un sol devenu maculé par notre propre déjection. Je suis sale. Je cours la nuit, je me réveille le matin. Je suis sale. Sale des songes qui envahissent mon cœur. Alors la vie continue de couler sans qu'elle n'est rien demandé à personne - c'est propre de la vie ça, personne ne lui dit d'arrêter sa cadence, elle n'écoute pas, elle n'en fait qu'à sa tête. En courant sur le gravier, la vie ne m'a pas rappelé à mon devoir. J'ai continué de courir, la vie a continué d'avancer. Sans s'arrêter.

mercredi 21 décembre 2011

C'est mieux ainsi.

dimanche 4 décembre 2011

La femme heureuse.


Elle était seule avec son sourire, regardant dans un cercle imperceptible. Peut-être était-ce un hublot qui entourait son visage souriant. Elle était heureuse. Elle pensait à quelque chose de drôle, à un bout de son existence cloitré dans une vie dont elle n'arrivait pas à se sortir. C'est difficile quand t-on est une femme de cinquante ans, qu'on a vécu toute sa vie la même chose, le même métier de couturière qui l'enfermait en elle-même. Ses cheveux poivre-sel laissaient facilement deviner son âge, les rides s'écartelant en travers de son visage, prenant de l’ampleur jusqu'à devenir vieille, si vieille que les os ne seront plus que des bouts flasques dans la nuit, et la peau raidie, détendue par les années passées à vivre. Elle avait cinquante ans, elle ne pensait pas à sa vieillesse, elle était heureuse, elle avait un mari, des enfants, et la ménopause n'était pas encore apparue. Elle était restée fraîche en couturière désœuvrée. Elle rigolait à la vue de son amie qui l'a prenait à travers son objectif sophistiqué. Elle n'osait pas regarder le petit oiseau qui s'était envolé avant même que son regard se soit posé sur l'appareil. Elle n'aimait pas les photos. Elle n'aimait pas les regards de quelconques observateurs. Alors elle baissait la tête, le visage hilarant en contemplant ses pieds. C'était mieux ainsi.

samedi 3 décembre 2011

Une page qui tourne.

Le 7 septembre. Il y a 87 jours.


C'est marrant la vie. Du jour au lendemain, on se retrouve transporté dans une nouvelle vie, sans que l'on est rien demandé à personne. C'est marrant la vie, elle peut changer comme ça du jour au lendemain, nous avec.
Et quand l'on change comme ça, en trouvant notre existence pleine de bonheur, on regarde en arrière et l'on se rend compte que derrière nous, notre vie était la plus pourrie du monde. Maintenant, étonnamment surpris, on s’aperçoit que se qu'on vit là n'est rien que le début du bonheur. Un avant goût. Une merveilleuse page qui s'est tournée en chassant le passé plein d'ennui. Ceci n'est pas de l'amour, ceci n'a rien à voir avec l'amour, je connais très mal ce sujet, je ne pourrais vous dire. Ceci est simplement une nouvelle vie.

Une page qui tourne.

samedi 26 novembre 2011

Winter Family et le lycée xp.

Winter Family, c'est juste un coin de soleil sur une porte, et quand on l'écoute, tout l'univers s'en va en même temps d'un bruissement d'aile irrégulier. Winter Family c'est de la béchamel qu'on savoure délicatement sur nos tartines de confiture de fraise. Et quand on est triste, ou quand l'on a envie de dormir où quand l'on ne sait pas quoi écouter, ou bien quand on veut écouter de la musique, tout simplement, Winter Family nous plonge dans l'abîme à l'écoute d'une voix planante et vibrante sous nos tripes. Winter Family est une découverte, c'est un couple composé d'un français et d'une israélienne qu'il faut absolument écouter. Alors bougez vos petites fesses !

Et moi, pour l'instant, j'écoute une voix qui chante en israélien ou en anglais. Moi pour l'instant je suis au lycée expérimental de St Nazaire, c'est pour cela que je n'écris plus beaucoup sur ce blog, je n'ai pas tellement le temps vous voyez, et puis en semaine, dans mon petit studio, je n'ai pas Internet. Bon. Le lycée expérimental c'est quoi ? Je sais pas, c'est dur à expliquer, et puis c'est long. Le lycée expérimental de St Nazaire c'est un lycée autogéré. Un lycée où les élèves et les profs (qui ne sont d'ailleurs pas des profs et qu'on appelle MEE - Membres de l'Equipe Educative) sont à égalité, il n'y a pas d'hyérarchie ou de trucs comme ça. Et donc, les élèves et les MEE s'occupent ensemble du lycée, de la cogestion, ils font la cuisine, le ménage, il s'occupent de la cafétéria (appelée casbah), le journal du lycée ect... Ils s'occupent aussi (car c'est un lycée hein) de choisir les "cours", les activités ect...
Bon euh... C'est pas clair. Le site ?

mercredi 26 octobre 2011

Vous.


Vous qui tournez cette page, prenez conscience que vous frotter en un point votre index contre la cellulose du papier. De ce contact naît un échauffement infime. Un échauffement toutefois bien réel. Rapporté dans l'infiniment petit, cet échauffement provoque le saut d'un électron qui quitte son atome et vient ensuite percuter une autre particule.
Mais cette particule est, en fait, "relativement" immense. Si bien que le choc avec l'électron constitue pour elle un véritable bouleversement. Avant, elle était inerte, vide, froide. A cause de votre "saut" de page, la voici en crise. Par ce geste, vous avez provoqué quelque chose dont vous ne connaîtrez jamais toutes les conséquences. Une explosion dans l'infiniment petit.
Des fragments de matière expulsés. De l'énergie diffusée.
Des micro-mondes sont peut-être nés, des gens y vivent, et ces êtres vont découvrir la métallurgie, la cuisine à la vapeur et les voyages stellaires. Ils pourront même se révéler plus intelligents que nous. Et ils n'auraient jamais existé si vous n'aviez pas eu ce livre entre les mains et si votre doigt n'avait pas provoqué un échauffement, précisément à cet endroit du papier.
Parallèlement, notre univers trouve sûrement sa place lui aussi dans un coin de page d'un livre gigantisme, une semelle de chaussure ou la mousse d'une canette de bière de quelque autre civilisation géante. Notre génération n'aura sans doute jamais les moyens de vérifier entre quel infiniment petit et quel infiniment grand nous nous trouvons. Mais ce que nous savons, c'est qu'il y a bien longtemps notre univers, ou en tout cas la particule qui contient notre univers, était vide, froide, immobile. Et puis quelqu'un ou quelque chose a provoqué la crise. On a tourné la page, on a marché sur une pierre, on a raclé la mousse d'une canette de bière. Toujours est-il qu'il y a eu un "réveil". Chez nous, on le sait, ça a été une gigantesque explosion. On l'a nommée Big Bang.
Imaginez donc ce vaste espace de silence soudain réveillé par une déflagration titanesque. Pourquoi a-t-on tourné la page, là-haut ? Pourquoi a-t-on raclé la mousse de la bière ?
Pour que tout évolue et survienne à cette seconde-ci où vous, lecteur précis, lisez ce livre précis, dans cet endroit précis où vous vous trouvez.
Et peut-être qu'à chaque fois que vous tournez une page de ce livre un nouvel univers se crée, quelque part dans l'infiniment petit.
Appréciez votre immense pouvoir.

Bernard Werber L'Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu

lundi 24 octobre 2011

Fumer tue


Pourquoi fumait-il ? Peut-être était-ce pour oublier sa jeunesse, sa vie entière à vivre une vie qu'il n'aimait pas. A présent, il était gorgé de souvenirs. Lourds fardeaux auxquels il ne voulait plus songer. C'était mieux ainsi. Fumer permettait d'oublier des pensées trop lourdes à garder. Alors il les abandonnaient, oubliées dans un coin de sa tête dont il ne se servait jamais. C'était mieux ainsi. Fumer était un passe-temps pour oublier. Fumer lui permettait de mieux vivre, de s'endurcir dans un monde dont le sens lui échappait. Sa femme le regardait toujours avec une tristesse qui ne le dérangeait absolument pas. Il fumait des Gauloises et cela lui procurait sans arrêt un sentiment de bien être absolut, comme si le simple geste d'aspirer la fumée acre de la cigarette allait changer sa vie en une merveilleuse existence pleine de rêves. Sa vie, il l'avait fini, c'était trop tard maintenant pour vivre ce qu'il aurait aimé vivre. C'était trop tard, car il était vieux, si vieux. Des rides avaient poussées sur son visage d'homme, pour rester jusqu'à sa mort. Sa peau s'était enlaidi, était devenue flasque avec le temps et plus aucun signe de jeunesse émanait de lui. Ses cheveux avaient blanchis, son dos s'était courbé. Et les problèmes de santé étaient apparus. Une vie de vieil homme en somme. Quoi de plus normal ? Sa femme le contemplait, aspirait la vie de son mari comme si c'était la sienne. Elle ne fumait pas, elle. Elle lui avait répété d'arrêter, qu'à son âge, cela n'était pas raisonnable. Elle pouvait le perdre d'un instant à l'autre avec cette connerie. Lui, il ne l'écoutait pas. Égocentrique, il bougonnait absorbé par sa cigarette qu'il aspirait comme si c'était sa vie. Sa cigarette qui l'aspirait tout entier, attendant sa mort.

Sa mort vint un jour, un jour de beau temps, là où le soleil était haut dans le ciel. Là où un nouveau-né avait vu le jour. Un nouveau-né qui aurait du être le petit-fils du vieil homme. Mais cela ne se fut point.

Le vieil homme, dans sa tombe, fumait une Gauloise.

samedi 22 octobre 2011

Lolita


"Sois fidèle à ton Dick. Ne laisse aucun autre type te toucher. N'adresse pas la parole aux inconnus. J'espère que tu aimeras ton bébé. J'espère que ce sera un garçon. J'espère que ton mari d'opérette te traitera toujours bien, parce que autrement mon spectre viendra fondre sur lui, comme une fumée noire, comme un colosse dément, pour le démanteler jusqu'au moindre nerf. Et ne prends pas C.Q. en pitié. Il fallait choisir entre lui et H.H., et il était indispensable que H.H. survive au moins quelques mois de plus pour te faire vivre à jamais dans l'esprit des générations futures. Je pense aux aurochs et aux anges, au secret des pigments immuables, aux sonnets prophétiques, au refuge de l'art. Telle est la seule immortalité que toi et moi puissions partager, ma Lolita."


Vladimir Nabokov

samedi 10 septembre 2011

La mort n'est rien

Un très joli poème de Henry-Holland :

La mort n'est rien,
je suis seulement passé, dans la pièce à côté.
Je suis moi. Vous êtes vous.
Ce que j'étais pour vous, je le suis toujours.
Donnez-moi le nom que vous m'avez toujours donné,
parlez-moi comme vous l'avez toujours fait.
N'employez pas un ton différent,
ne prenez pas un air solennel ou triste.
Continuez à rire de ce qui nous faisait rire ensemble.
Priez, souriez,
pensez à moi,
priez pour moi.
Que mon nom soit prononcé à la maison
comme il l'a toujours été,
sans emphase d'aucune sorte,
sans une trace d'ombre.
La vie signifie tout ce qu'elle a toujours été.
Le fil n'est pas coupé.
Pourquoi serais-je hors de vos pensées,
simplement parce que je suis hors de votre vue ?
Je ne suis pas loin, juste de l'autre côté du chemin.


Henry Scott-Holland

vendredi 9 septembre 2011

Gaieté

Le monde est trop grand pour toute cette gaieté.
La gaieté est trop grande pour absorber tant de pitié.
La pitié du bonheur n'est rien d'autre qu'un nuage.
Un nuage grand comme le ciel.
Et l'écriture s'échappe, tel un oiseau en proie à une trop grande lancée.
L'oiseau s'envole
Et l'écriture sort comme un nuage.

Un nuage de poussière.
Un nuage de bonheur.

Qu'est-ce ce mot ?
Un nouveau mot.

mercredi 24 août 2011

Un petit bout d'enfance dans une si grande clarté.


Juste un rien dans cet univers terrestre. La petite fille regarde la vie de ses yeux clairs et lumineux, en se demandant pourquoi, pourquoi le destin l'a mise ici, dans cette vie bien trop grande pour sa petite taille de guêpe. La petite fille regarde, les alentours ne font pas de bruit : le silence du dehors chuchote comme la nuit, tel un bourdonnement d'abeille quand la vie montre encore ses jolis pieds colorés. La petite fille regarde le dehors, l'immense espace de terre qui s'étend devant elle, ses grands yeux colorés, trop grand ouvert sur un monde qu'elle ne devrait pas connaître. Ses yeux s’illuminent, s'étirent et s'élancent dans un univers humide et friable rempli de découverte, telle une minuscule aventurière de cinq ans, découvrant un monde inépuisable de curiosité. Sa petite robe cerise volette dans l'atmosphère qui l'entoure, et la fillette ne cesse de contempler le dehors du monde.

- Suzie !!!

La fillette ne bouge pas, plongé dans ses rêves qui flottent en bulles d'airs dans sa tête remplie de rêves d'enfants.

Tu risques de souffrir petite fille, quand tu vas t’apercevoir que l'enfance, ce n'est pas pour toujours, que l'innocence est friable et qu'il faut avoir la tête dure si on veut devenir grand, plus tard, comme tes parents.
J'aimerais sortir ses mots de ma bouche fermée à clé, mais mes mains restent fixées sur la feuille de papier brunie par les âges.

Une grande dame se penche vers la petite fille, elle déploie son inquiétude sur l'innocent petit bout de fleur, possédant des yeux trop grand pour une si belle petite rose.
Pendant qu'elle se retourne du paysage illuminant, les rêves de la fillette s'écrasent sous les pas énergiques de la dame qui se tient à ses côtés.

Un rien friable


"Petite fille, tu as couru pendant tes quatre premières années sur la Terre maternelle, puis cette Terre s'est ouverte, effondrée d'un seul coup, et il t'a été donné d'apprendre l'essentiel : que le fond de cette vie terrestre n'est pas sûr, qu'il est friable, mouvant, instable. C'est une bonne découverte mais elle est venue pour toi un peu tôt. Nous avons besoin de nous tromper avant d'accéder à la vérité. Nous avons besoin de croire à l'éternité de ceux qui nous aiment pour grandir et un jour comprendre, sans en être détruit, que cette éternité-là est mensongère, et qu'il nous faut désormais aimer sans rien attendre de l'amour - hors la joie présente qu'il donne, avec quoi il se confond."

Christian Bobin

Christian Bobin, si tu savais, je ne te comprends que trop bien...

lundi 20 juin 2011

Rien qu'un voyage

Voyager.
Se perdre dans l'inconnu
Contempler la vie différemment
Et apprécier les anges qui nous tendent les bras.

Voyager.
A tord et à travers
Pour se dépayser jusqu'à l’écœurement
Et contempler la vraie vie de l'existence humaine
Faire voyager nos yeux, pour qu'ils découvrent des merveilles encore et encore
Sans cesser de s'étonner de l'étrangeté de la vie
Encore et encore
Des merveilles nourrissant nos pupilles
Une incessante curiosité
Que l'on espère ne pas voir mourir
Car la vie est une source inépuisable de découverte
Alors pourquoi cesser cette trop grande curiosité ?

La curiosité est un vilain défaut
Je ne suis pas d'accord avec ça.

Souveraineté du vide


"Vous seriez loin de votre vie. Comme toujours, n'est-ce pas : un état ordinaire, banal. Le corps irait tout seul vers l'abîme, avec l'élan acquis de l'âge. Et sous la fraîcheur du sang, une faiblesse, une cendre. Une nostalgie : l'âme. Malade, oui. Sans doute : malade. Le vrai nom de la maladie, ce serait l'enfance. Comme telle, inguérissable. Elle aurait aussi un autre nom : la vie. Ce ne serait en rien une vie intérieure, une arrière-vie, une clairière momentanément hors d'atteinte et dans quoi, par un clair matin, l'on pourrait pénétrer. Ce serait une maladie, voilà tout, et la conscience que vous en auriez serait aussi bien la conscience de l'insuffisance profonde de tous les remèdes.
Un jour, dans cette absence égale, chronique, vous recevriez ces lettres, trois lettres. L'apparence serait celle d'un livre. L'auteur, ce serait vous, c'est-à-dire un autre. Un passant. Une ombre, lointaine. Personne.
"

Christian Bobin, Souveraineté du vide Lettres d'or

vendredi 17 juin 2011

Silence

Une forêt de bruit. Un capharnaüm incessant qui ne s'arrête jamais. Et le cœur. Le cœur de la nuit qui se tient devant la porte close, la porte qui n'est plus qu'un bout de bois dans cet univers de bruit. Je contemple le vacarme qui ne cesse de geindre, mes oreilles ne sont plus que deux loques de peaux qui n'entendent rien.
La pluie de brouillard de connait plus le silence. Elle s'échauffe, s'étire et danse parmi le vacarme qui hante nos esprits. Chassant la pureté du silence. Lui, n'est plus rien qu'une illusion morte dans l'imaginaire du monde. L'univers s'est transformé en grand désordre désordonné. La vie s'élance à plein poumons, elle déploie ses grandes ailes multicolores pour apprécier la danse du bruit. Zizanie dans l'air. Le vacarme se fait trop grand pour transformer le silence en bouillie de mots. La vie se fait trop petite pour accueillir ce capharnaüm de ses grands bras ouverts. Ses bras sont trop petits, ils ne peuvent recevoir cette zizanie dans leur cœur. Confusion. Désastre. La Terre s'emballe, s'époumone de ses mots argentés, ces mots qui n'ont plus de sens dans ce fracas de désastre.
Explosion de colère. Brouhaha de mots. Ils ne savent que faire, eux, ces êtres de papier qui n'ont pas la force de rire de ce vacarme trop grand pour leurs petites lettres noires. Alors ils restent confusément immobilisés dans l'écorce de papier, ne sachant que faire pour arrêter cette cacophonie de bruit.

mercredi 15 juin 2011

Pensée d'un géant de bois


L'oncle le géant regarde la vie qui lui fait face en pensant à sa nièce la petite géante. La vie l'a figé à jamais dans le marbre, enduit de peinture jusqu'à la mort. Il pense.
Il pense à ce qu'il va devenir, marionnette géante, immobilisé dans un mur tombé de nul part,

sur Nantes.

mardi 7 juin 2011

Chile


Le Chili prend forme dans ma tête. Je vais partir le 23 juin, dans une famille composée d'une mère, d'un fils de 23 ans et d'une jeune fille de 17 ans, à Santiago, la capitale. Une ville, une grande ville. C'est bientôt. Je vais partir ma valise en main, des gros pulls en poche et une écharpe autour du cou. L'hiver. L'hiver m'attend au creux de ses grands bras froids. L'hiver chilien m'attend avec toute sa générosité. L'hiver chilien va être bien.
Deux mois. Je rentrerais le 16 aout alors ne vous inquiéter pas, je ne pars pas pour toujours. Mon retour sera joyeux, triste et plein de merveilleuses merveilles. Des photos plein les poches et de très belles choses à vous raconter. J'espère. Ne vous inquiéter pas. Je vous ferais vite part de mon voyage, et comme cadeau, des tonnes de photos. J'ai hâte maintenant. J'ai tellement hâte. Après une véritable angoisse, mêlée de flou intégral car je ne connaissais pas ma famille d'accueil, enfin, ce sont des grands mots puisque je ne connais pas réellement ma famille chilienne, je leur ai juste écrit derrière mon ordinateur.
J'ai hâte, j'ai hâte, j'ai tellement hâte ! Soy muy impacienta de vosotros rencontrar. Voici ce que je leur ai écrit, à eux trois, à cette petite famille qui m'a l'air d'une réelle gentillesse.
Les chiliens sont vraiment très gentils m'a dit ma prof d'espagnol. J'espère qu'elle dit vrai :)

Vamos al Chile !! Viva el Chile !!

Petite


La vie, il faut la saisir, s'accrocher à ses grosses branches pour ne pas tomber. Elle est cruelle, ma petite, la vie est sans pitié pour ceux qui ne savent l'entretenir. Alors il faut tenir. Coûte que coûte.
Coûte que coûte pour que cette vie ne nous tombe pas dessus, comme la pluie quand elle se montre violente, comme la pluie quand elle nous montre ses grands airs de reine, en laissant tomber dans l'ombre des sacs de pluie trop grands pour notre petite taille de fourmi. La vie est comme la pluie : impardonnable. Ne fais jamais d'erreur petite, la vie peut-en coûter. Il faut savoir la profiter pour vivre, sinon tu tomberas. C'est le principe de la vie.

Petite, regarde tes yeux, ils pleurent. Ne pleure pas, car la vie est bien trop grande pour pouvoir la regretter.
Regarde autour de toi, il y a les rêves qui te tendent les bras, les rêves et l'échappatoire sauvage du temps et de la littérature, du cinéma et de la créativité. Il faut savoir rêver pour ne pas rester trop terre à terre. Sans rêves, la vie ne vaut pas d'être vécu, sans rêve, la vie n'est plus rien, qu'un énorme bloc de pierre qui nous bloque le passage.
Sans échappatoire, tu seras malheureuse ma petite, et tu ne t'en sortira pas pour vivre. Je ne te parle pas de drogues, d'alcool ou autres échappatoires chimiques. Non, enlève vite ça de ton imagination. Tu peux te détruire et la vie ne pourra plus rien faire pour toi. Alors n'efface pas ton corps avec ce type d'échappatoire. Surtout pas.
Les échappatoires dont je te parle, moi, sont le rêve, l'ambition, la créativité, le cinéma et la littérature, la musique. Et l'amour. Tout cela te sera d'un immense secours, petite, si tu ne veut pas sombrer dans la grisaille de la vie.

Et l'humour, petite, l'humour est vital dans ce monde trop terre à terre. L'humour te sortira de toutes les misères du monde. Le rire est la vie. L'humour est ton ami. Utilise-le sans modération.

Ne regrette jamais rien, ni personne, ni quiconque.
Jamais.
Laisse-toi défiler comme cette rivière qui avance continuellement. Avance et ne recule pas.

Ne recule jamais.

C'est comme ça que tu apprécieras la vie. Ou du moins les grandes lignes.

dimanche 5 juin 2011

Un ange passe...


Aux deux zozos qui se reconnaissent sur ces photos ;-)

mardi 24 mai 2011

Existence

Elle est là l'étoile qui abolie ton cœur.
Cette étoile que tu ne vois pas, qui fait place
Au cœur de la vie.
Rien qu'une étincelle pour calmer cet être qui ne vie plus
Une étincelle d'étoile qui sauve la vie,
Qui sauve cette existence qu'on porte parfois comme un lourd fardeau.
Car la vie est parfois trop dure.
Car la vie est parfois trop injuste.
Car la vie est parfois trop cruelle.
Parfois trop compliquée.
Mais il y a aussi des moments où toute notre existence s'échappe pour se montrer,
Pour exhiber son joli visage de fée.
La fée s'envole alors de ses propres ailes,
Ses ailes multicolores volants au rythme du vent.
L'étoile qui l'habite s'éveille et sourit tout entière
Toute entière dans cette existence de bonheur.

Il y a parfois des moments que l'on voudrait pour rien au monde.
Il y a parfois des moments que l'on voudrait pour toujours.
Sans malheurs
Sans injustice.

C'est cela que l'on appelle la vie je crois.

mercredi 18 mai 2011

Une porte


Le choix d'une porte. C'est beau une porte. C'est grand, rectangulaire, on peut l'ouvrir ou la fermer à notre guise, ça ne nous embête jamais une porte, à part bien sur quand elle se claque violemment avec les courants d'air, c'est moche quand ça cogne comme ça, ce bruit, cet immense coup de vent qu'on reçoit dans la figure. Et puis c'est gentil une porte. Ça ne fait pas de mal, ça peut coincer les doigts bien sûr, mais faut faire attention, comme toute chose. Toute chose à ses défauts. Et puis une porte, quand elle est ouverte, c'est vachement plus beau. Une porte ouverte, ça laisse de l'espoir, de la liberté, beaucoup de liberté qui s'envole, beaucoup de mots et de soucis, d'air et d'atmosphère. On peut espérer beaucoup de choses à travers une porte ouverte. Et puis la fermer, ça bouscule l'univers, ça enferme les mots et tout ce qu'il y avait dans la pièce. Une porte fermée, c'est comme une prison. Une prison sans clé, où alors avec une clé si on en rajoute une. Mais une clé, ça donne un sentiment de grande sécurité, personne ne pourra passer à travers la porte puisqu'il y a une clé. Une clé, ça fait peur aussi. Une peur d'enfermement. Une peur de solitude.
Une porte, ça sépare les âmes. La liberté et l'espoir, les mots et la musique. Une porte close qui ne veut pas s'ouvrir. Car il y a quelque chose à l'intérieur. Quelque chose que quelqu'un ne veut pas montrer. Un secret. Un mystère. La porte entrevoit tous les mystères.

Une porte, c'est mystérieux.

Marcher sur un bout de fleur, puis écrire.


"Regarde la vie comme elle viens, ne te prend pas la tête, ça ne sert à rien mec, ça sert à rien, prend la vie comme elle viens, elle te regarde, elle est là, juste devant toi, tu n'as qu'à la saisir à pleines mains !"
Rien qu'un instant. Et par moment, il a l'impression de perdre pieds, de ne pas réussir à vivre convenablement dans ce monde qui n'est pas fait pour lui. 'Faut qu'il avance, qu'il regarde droit devant lui, c'est ça qu'il dit son pote, c'est ça, t'as compris mec, faut vivre, VIVRE bordel ! Son pote lui, il a tout compris.
"Putain, comment tu fais pour suivre ses trucs à la con ? T'en a pas marre de vivre ? T'en a pas marre de vivre dans ce chaos à la con ?". "Ouais mais non mec, t'as rien compris à la vie toi, c'est pas ça la vie, c'est par d'la merde, faut la regarder en face, elle te tend les bras mec !"
Il a tout compris. Tout. Lui, le mec, son pote, son meilleur pote, il le regarde, il réfléchit. Il en sait rien le mec. Il sait jamais rien. Il est là, avec son appareil photo à photographier les fleurs, il est là et il sait pas pourquoi ce monde est si pourri. Il comprend pas. Vraiment, il comprend pas. Alors il regarde la vie à travers son appareil photo, car y'a que ça qu'il connaît le mec. Son appareil photo. Et la vie qui s'y cache à l'intérieur. "Mec, tu r'gardes la vie à travers un appareil photo, c'est pas bon ça, t'y connais rien de la vie, arrête bordel, regarde les choses en face !".

Le mec, il regarde son pote. Il en sait rien. Il sait même pas de quoi il parle.

dimanche 8 mai 2011

mercredi 20 avril 2011

Aurore sans nom


Rien qu'une ficelle. Une ficelle, et la petite fille apparait dans la lumière. Une lumière qui grandit, somptueuse comme le jour. Une fenêtre. Une ouverture sur le monde. La petite fille s'étend de tout son long par la fenêtre de verre. Elle imagine le monde qui la regarde de ses yeux clairs et lumineux, lumineux comme cette lumière qui rivalise avec la Terre. L'aurore se lève et la fillette contemple le spectacle de rêve, le rêve qui hante les enfants de sept ans, car oui, la petite fille a toutes ses dents, et sept étoiles l'habitent au plus profond d'elle. Elle se fixe, s'admire dans le miroir de la vie, avant de s'apercevoir que la lumière qui la regarde n'est rien d'autre que son reflet dans le miroir. Elle est l'aurore. Peut-être n'est-t-elle tout simplement qu'une clarté orange qui s'élève dans les airs.

samedi 16 avril 2011

Bleu du soir

jeudi 14 avril 2011

Un petit bout de printemps


Un bout de chou et une fleur sur le sommet de l'innocence.

vendredi 8 avril 2011

Des petits riens qui forment des choses et de l'ennuie. C'est pour ça que j'écris.

(Les Fatals Picards : Cosane54)

Description du dernier concert des Fatals Picards que je ne vais pas voir, et que j'aurais tant aimé voir. Mon frère est crevé semble-t-il pour aller à un groupe de rock français qui vaut vraiment le coup d'être vu en live grâce à l'immense humour qu'ils possèdent. Ce concert aurait été une bonne partie de rigolade, il n'est plus rien qu'un fantasme et un rêve, un souvenir imaginaire qui n'aura pas lieu, sans doute, car j'espère une toute dernière fois d'aller à ce gigantesque concert qui a lieu demain soir.

Pour tout vous dire, je ne suis jamais allé à un concert. Les Fatals Picards auraient peut-être été mon seul espoir et la première vision que j'aurais eu d'un concert, sans doute hors du commun. J'image mes pas me conduisant vers cet immense espace grouillant de monde, telle une petite fourmis devant les artistes, les stars, les dieux de l'humour, face aux Fatals Picards, flambant neuf qui déversent leur humour sur le public qui crie, qui rigole, des petites flammes voletant aux dessus des têtes, dans le noir illuminant la scène. J'imagine mon excitation face à ces dieux du rock français qui ne se prennent pas au sérieux, mes rires qui accompagnent ceux des autres, ma bouche qui s'ouvre à gorge déployé découvrant mes dents sans appareil.
Et la chaleur de la salle, serrés comme des sardines les uns aux autres, criants, jubilant.

Mais tout ça n'existe pas, tout ça n'est que imaginaire.

(Les Fatals Picards : flickr.com)

Mes Ray Ban m'attendent avec impatience, ou c'est plutôt moi qui les attend. J'ai tellement hâte de les recevoir, mercredi, lunettes de vue à grosses montures noires, des Ray Ban. Et puis en lunettes de soleil, les mêmes. Je vais ressembler cette fois à Camélia Gordana en moins classe. Bref.
Il y a fort longtemps que je n'ai pas raconté ma vie sur ce blog. Enfin, pourquoi intéresserait-elle des inconnus, ma vie ?
Il fait chaud dehors. Je m'ennuie, et le chant des oiseaux adoucissent mes oreilles. Peut-être vais-je aller dehors prendre des photos, en ville où la gaieté y règne. Je m'ennuie. J'attends avec impatience d'aller voir Rango au cinéma, une idée de mon frère, le grand, j'ai finalement cédé pour ce film malgré mon envie de voir autre chose. Mais il parait qu'il est très drôle comme film, mon magasine de cinéma préféré y a même mis une très bonne critique et un coup de cœur, c'est pour dire ! Enfin, vous pourrez lire ma critique sur mon autre blog quand j'aurais fini de voir le film.

(The Company Men : Le Blog de Marvelll)

Et bien non, je ne suis pas allé voir Rango. Pas de critique donc, mais une sur The Company Men, car oui, il a cédé. Mon cher frère à cédé pour ce film, j'ai rien dit pourtant, je lui ai juste fait remarquer que j'aimerais bien aller voir The Company Men et que c'est un film qui a l'air vraiment bien. Et puis il a cédé. Sur la petite machine automatique pour prendre nos tickets, nouvelle technologie et nouveau truc pour jouer les autistes, il a hésité, m'a interrogé, à pris deux tickets pour The Company Men. "S'il est pas bien ton film je vais t'en faire baver !". On est donc rentré dans la salle de cinéma nos tickets en poche et nous avons savouré ce film, ce film que mon frère a trouvé super, enfin, c'est évident, il aime ce genre de film ! Pas de critique ici, les critiques c'est sur mon autre blog, quoi qu'il me faut du temps généralement pour faire une critique, il me faut réfléchir, et là, aucune inspiration me vient pour parler de The Company Men. Il faudra attendre pour la critique, peut-être longtemps, peut-être pas.

A la place des Fatals Picards, mon père m'a emmener dans un café-concert où des petits groupes inconnus exposaient leur talent. C'était pas mal, mais ça ne valait pas les Fatals Picards bien sûr ! :) Mais j'y retournerais au café-concert, c'est pas mal du tout et comme c'est une toute petite salle, on voit bien les artistes. Du rock à fond dans les oreilles, que c'est bon !

mardi 5 avril 2011

Marcher à la nuit tombée

Par la porte

samedi 26 mars 2011

La vie de Bouddha en manga


"- Dans ce monde, il n'y a personne qui connaisse le bonheur !

- S-si tout l-le monde est m-malheureux, p-pourquoi on est s-sur la terre...
- Comme les arbres et les herbes, les rivières, les montagnes... Les hommes font partie de la nature et ce n'est pas par hasard. Tous les êtres vivants sont reliés les uns aux autres... Et là-dedans, toi aussi, tu as un rôle à jouer, un grand rôle.
- M-moi ? M-moi, j-j'ai un rôle à jouer ? J-je suis utile, m-moi aussi ?
- Bien sûr. Si tu n'existais pas, le monde ne serait pas exactement ce qu'il est.
- ....... T-tu dis d-des choses étranges... J-je n'avais j-jamais pensé à ç-ça ! A-alors, c-comment est-ce q-que je dois vivre, maintenant ?
- Regarde cette rivière. Admire sa grandeur. Elle coule depuis des milliers d'années en se pliant aux lois de la nature. Elle n'a ni le désir d'accélérer son cours, ni celui de le changer. Elle laisse la nature la guider. Et elle est grande et belle... Elle procure aux hommes des joies et des bienfaits... Toi aussi tu es très grand et selon ta façon de vivre, tu peux devenir comme elle, remarquable.
- C-comment tu t-t'appelles ?!
- Siddharta.
- Siddharta ! T-tu es q-quelqu'un d'admirable. J-je veux d-devenir ton disciple ! A-accepte, je t'en supplie !
- Je ne suis qu'un apprenti ascète et quelqu'un comme toi, qui souffre."

"- Regarde, Siddharta... Tout ça, ce sont des fragments de vie.
- "Des fragments de vie"...

- Et cette énorme boule que voilà, c'est l'univers.
- L'univers ? Mais qu'est-ce que c'est ?
- Le ciel, la terre, le monde entier.

- Mais... il bouge... et il n'arrête pas de changer de forme...
- Bien sûr. L'univers est vivant.
- Hein ?!
- L'univers vois-tu, n'est pas autre chose qu'une vie, une énorme vie.
- ...
- Et de cette gigantesque source de vie, l'univers, naissent une multitude de fragments de vie qui viennent insuffler la vie à tout ce qui existe dans ce monde-ci... Est-ce que tu comprends ? Voilà pourquoi les insectes, les éléphants, les hommes, les fleurs, tous ont la même origine.
- Je vois... Oui, je comprends très bien !
- La vie n'a pas de forme et, bien sûr, elle n'a rien à voir avec nos idées de haut et de bas, de droite et de gauche, de passé, de prése
nt et d'avenir. Ce que tu vois te le prouve, non ?"

(Images et citations du manga La vie de Bouddha d'Osamu Tezuka)

Un manga extraordinaire en 8 tomes à lire tout de suite !

Le printemps arrive et l'homme ne sait que faire

mercredi 16 mars 2011

En attendant l'averse