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lundi 24 octobre 2011

Fumer tue


Pourquoi fumait-il ? Peut-être était-ce pour oublier sa jeunesse, sa vie entière à vivre une vie qu'il n'aimait pas. A présent, il était gorgé de souvenirs. Lourds fardeaux auxquels il ne voulait plus songer. C'était mieux ainsi. Fumer permettait d'oublier des pensées trop lourdes à garder. Alors il les abandonnaient, oubliées dans un coin de sa tête dont il ne se servait jamais. C'était mieux ainsi. Fumer était un passe-temps pour oublier. Fumer lui permettait de mieux vivre, de s'endurcir dans un monde dont le sens lui échappait. Sa femme le regardait toujours avec une tristesse qui ne le dérangeait absolument pas. Il fumait des Gauloises et cela lui procurait sans arrêt un sentiment de bien être absolut, comme si le simple geste d'aspirer la fumée acre de la cigarette allait changer sa vie en une merveilleuse existence pleine de rêves. Sa vie, il l'avait fini, c'était trop tard maintenant pour vivre ce qu'il aurait aimé vivre. C'était trop tard, car il était vieux, si vieux. Des rides avaient poussées sur son visage d'homme, pour rester jusqu'à sa mort. Sa peau s'était enlaidi, était devenue flasque avec le temps et plus aucun signe de jeunesse émanait de lui. Ses cheveux avaient blanchis, son dos s'était courbé. Et les problèmes de santé étaient apparus. Une vie de vieil homme en somme. Quoi de plus normal ? Sa femme le contemplait, aspirait la vie de son mari comme si c'était la sienne. Elle ne fumait pas, elle. Elle lui avait répété d'arrêter, qu'à son âge, cela n'était pas raisonnable. Elle pouvait le perdre d'un instant à l'autre avec cette connerie. Lui, il ne l'écoutait pas. Égocentrique, il bougonnait absorbé par sa cigarette qu'il aspirait comme si c'était sa vie. Sa cigarette qui l'aspirait tout entier, attendant sa mort.

Sa mort vint un jour, un jour de beau temps, là où le soleil était haut dans le ciel. Là où un nouveau-né avait vu le jour. Un nouveau-né qui aurait du être le petit-fils du vieil homme. Mais cela ne se fut point.

Le vieil homme, dans sa tombe, fumait une Gauloise.

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