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samedi 12 septembre 2009

Mamie la folle s'allarme dans le dancing

Ma mamie est folle. Elle a tué mon père.

Comme tous les vendredi soir à 19h, mon père allait rendre visite à sa mère. Elle l'attendait sur le pas de la porte et l'embrassait, toute heureuse. C'était dans cette petite cuisine que j'aimais tant que mon père rentrait. Cette cuisine, je l'adorais car elle dégageait une odeur de compote de pommes et de ragoût de lapin aux pruneaux.
Ma grand-mère habitait dans une petite maison au bord de la mer. Ce jour là, ce jour où elle a tué mon père, elle l'a étranglé avant de le dépecer, et d'éparpiller tous les morceaux dans son petit jardin si bien entretenu. Elle lui avait sorti les yeux des orbites pour les conserver dans un bocal de confiture Bonne Maman. Mon père avait les yeux verts.

Le soir même ma mère signalait au commissariat la disparition de mon père et à vingt-trois heures, l'adjudant-chef et un gendarme se présentaient au domicile de ma grand-mère. Aucune trace de mon père, aucune trace de quoi que ce soit. Elle était blottie dans son lit et regardait L'inspecteur Derik à la télé.

Une semaine plus tard ma grand-mère était incarcérée à la prison des femmes de Rennes. Il avait été prouvé qu'elle était coupable.
Dès ma majorité, j'ai commencé à lui rendre visite, tous les vendredis à dix-neuf heures. Je regardais ma grand-mère derrière la vitre du parloir. On ne se parlait pas. On ne se parlait jamais. Je la regardais avec une haine immense, et je répétais en moi même "Crève saleté !!" pendant les trente minutes de parloir. Quelques mois plus tard, à la fin d'une des visites, un des surveillants du parloir m'a dit :

- Nous avons remarqué que vous ne dites pas un mot à la personne que vous visitez tous les vendredis soir pourtant. C'est votre grand-mère n'est-ce-pas ?

- Oui, c'est ma grand-mère, et alors ?

- Pour l'instant, vous n'avez plus le droit de visites. Votre cas va être examiné par le directeur de la prison.

Je sortis la tête baissée, des larmes de rage aux yeux. Il pleuvait. Aucune envie de rentrer dans cet apart rue de Quineleu, cet apart que je louais depuis que j'avais eu mon bac. C'était un de ces sales soirs de novembre, un de ces soirs à ne pas mettre un clébard dehors. Longtemps je marchais sous la pluie avant de rentrer dans un café, boire un p'tit coup sans adresser la parole à personne. Pour revenir chez moi je passais par la plate forme de la gare, et ce soir là, j'ai pris direct un billet de train pour Redon. A cette époque, ma mère, cette conne, habitait près de Redon.
Je sonnais à la porte, mais personne ne répondit. Je téléphonais alors à ma mère sur mon portable.

- T'es où ?!

- Qui est à l'appareil ?

- C'est moi, Guillaume !!

- Guillaume ?! Qu'est ce que tu veux !

- J'te demande où t'es !!!

- Écoute, c'est pas tes affaires !!

Là dessus, ma mère raccrocha. Je me mis à tambouriner à la porte, et comme personne ne répondait, je fis voler les vitres d'une fenêtre en éclats et rentrais à l'intérieur. Dans le salon, je me retrouvais nez à nez avec ma mère et Hubert, le meilleur ami de mon père. Hubert, il était tout palôt depuis la mort de mon père. Il parlait jamais et hochait la tête à chaque fois qu'on lui adressait la parole. Ça devenait chiant à la fin. A cette minute, en les voyant sur le canapé, j'ai tout compris quand ma mère m'a dit :

- Mais qu'est ce que tu fous là ?!

- Ben tu vois. J'suis là.

- T'es allé voir ta grand-mère ?

- Ben ouais. Comme d'hab' quoi.

J'ai appris par la suite que le directeur de la prison avait contacté ma mère et qu'elle savait que je n'avais plus droit aux visites. Elle savait aussi pourquoi.

Quelques mois plus tard, lors d'une visite à ma grand-mère, je lui parlais enfin :

- T'es qu'une saleté !! Tu mérites de mourir !! Pourquoi tu as tué Papa ?!

- Tu comprendras un jour mon enfant.

- Ben vas-y, parle la vieille, qu'est-ce que tu vas encore inventer ?

-Tu connais le dancing des Flamants Roses ?

- Euh... ouais, et alors ?!

- Tu sais que ton père travaillait là bas ?

- Ouais c'est ça... c'est ça, continue ton délire la vieille !!

- Ton père y faisait travailler des jeunes filles. Des hôtesses. Un soir, y'a vingt ans de ça, j'y suis allée avec des amis et là j'ai découvert l'autre visage d'Eric, ton père ! J'ai pas besoin de te faire un dessin, si ?!

Je crois qu'à ce moment là, je suis devenu tout pâlot, aussi pâlot qu'Hubert.

FIN

C'est en se promenant dans la campagne, qu'on a inventé le titre de "Mamie la folle s'alarme dans le dancing" en jouant oralement au cadavre exquis. Comme ce titre nous plaisait, on s'est mis à se raconter une histoire, ma belle-mère et moi. Voici l'histoire finale par écrit.

3 commentaires:

  1. Vu que je met des commentaires qui marchent jamais , cette fois jéspère que ça ira quand mm !
    alors merci de ta visite , tes textes sont super coul ! a bientot j'éspère !

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  2. J'adore! T'as vraiment du talent pour l'écriture. le blog que tu connaisser va être suprimer donc j'écris pour te donner l'adresse du nouveau. encore bravo pour ton talent d'écrivain

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