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*Sauf mention contraire, les photos et les textes sont de moi, merci de respecter les droits d'auteur et de ne pas les voler.*

jeudi 2 août 2012

L'avion

vue de la place assise 22A

Hier, j'ai pris l'avion. Vous savez ce qu'est l'avion. Un engin lourd et encombrant qui vole dans les airs, avec des ailes, vous savez. L'avion était petit. D'une taille plus petite qu'un avion qui fait quatorze heures de vol, comme pour aller au Chili. L'avion était plus petit car il faisait deux heures. Deux heures seulement de vols, pour aller d'Espagne à Paris, pour rentrer dans ce pays qui s'appelle la France et qui est le mien de pays, aussi le votre sûrement car sinon vous ne lirez pas ceci, à moins que vous êtes un étranger, ou une étrangère, qui parle français. Ceci n'est pas le problème. Il n'y a pas de problèmes d'ailleurs. Je veux juste vous dire que hier, j'ai pris l'avion, et que l'avion était petit. Rien d'anormal. C'est étrange de prendre l'avion. Enfin, je dis ça, mais ce n'est pas la première fois que je prend l'avion. C'est néanmoins la première fois que je prend l'avion toute seule. Et vraiment toute seule, car pour aller au Chili nous étions deux pour faire quatorze heures de vol. Donc, moi, Rosedray, dix-sept ans - car oui, j'ai dix-sept ans, je vieilli - hier, j'ai pris l'avion toute seule pour deux heures de vol. Voilà. C'est tout ce que je voulais dire.
C'est magique l'avion. Quand on prend l'avion, même si c'est juste pour deux heures, on a l'impression de voyager. C'est vrai en un sens, on voyage, je ne dis pas le contraire, on sort d'Espagne et de ce fait, on voyage dans un avion plein d'Espagnols, et de Français et d'autres gens aussi, des étrangers, des qui parlent des langues différentes. 
Et pour deux heures, vous allez me dire, pourquoi je n'ai pas pris le train, juste pour deux heures ? Il parait que c'était moins compliqué de voler dans les airs et que ça revenait moins cher en plus pour le trajet. Autant en profiter. L'avion, c'est chouette.
J'adore l'avion.
Même si je flippe un peu, même si dans ma tête je ne peux m'empêcher de me dire "mais si...". 
"Mais si", en fin de compten'arrive jamais. Savez-vous qu'il y a plus d'accidents de voitures que d'avions ? Alors, mesdames et messieurs, pas de quoi s'alarmer, on a peur de l'avion car un avion ça vole, un avion ça n'est pas a terre - sauf au départ bien sûr - un avion, ça n'a pas cette stabilité ou cette abstraction terrestre, je ne sais quoi, qu'on connaît par notre habitude de marcher sur la terre. C'est une histoire d'habitude, voilà tout. Alors moi, l'avion, j'aime bien, même si je détourne toujours le regard quand la gentille hôtesse de l'air fait sa démonstration ridicule avec ses bras en enfilant le gilet de sauvetage, puis en montrant les masques d'oxygènes puis leur emplacement, pour montrer comment il faut faire en cas d'accidents. Moi, à force de ne pas regarder pour ne pas penser à la catastrophe qui pourrait bien arriver, je ne serais jamais.
Alors je regarde le paysage. C'est ça que j'aime bien dans l'avion en fait, le paysage, l'ambiance, le dépaysement du voyage. Par chance, j'étais situé à côté d'un hublot, si bien que je pouvais contempler le paysage à ma guise, et si je le contemplait trop longtemps, mon cou s'alarmait de petites douleurs à force de rester dans la même position. C'est féerique de regarder le paysage. Les petites maisons qui s'éloignent au fur et à mesure qu'on prend de l'altitude, les nuages qui grossissent et qui forment une mer dans l'immensité du ciel. Bien sûr, de temps en temps, il n'y a que le ciel, c'est bien ennuyeux le ciel quand il n'y a rien d'autre. Alors de temps en temps je faisais des poses, pour mon cou et pour mes yeux. J'avais la chance que mon avion, pendant ces deux heures de vols, ne quittait presque pas la terre, je veux dire par là que nous avons vu la mer, mais seulement très peu. Les nuages, le ciel, les maisons, les immeubles et toutes choses qui peuplent notre terre, apparaissaient et disparaissaient quand l'avion se reprochait de la terre. On aurait dit, semble-t-il, un immense monde en miniature, avec ses maisons de poupées et ses arbres en plastiques. On aurait presque pu croire qu'un géant viendrait saccager toute cette fragilité de ses grands pas de géants, l'avion si petit par rapport à la grandeur de l'homme. Bien sûr, ceci ne se fit point, il faut être fou pour croire un truc pareil.
Au lieu de cela, l'avion continuait sa course jusqu'à redescendre dans ce qui se nomme Paris.

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